Les sources de l'histoire des techniques. Acteurs et documents

14e workshop international TPTI
21 septembre 2023, Paris

 

workshop 2023

C’est un fait bien connu : l’histoire des techniques s’adresse à des sources de natures très diverses (Gille, 1978). L’historien se trouve placé devant des matériaux de recherche volumineux et lacunaires à la fois (Daumas, 1962 ; 1969). Identifier les matériaux et les process de fabrication, comprendre l’évolution des objets techniques, restituer leurs usages, leurs valeurs, les discours qui les portent nécessite de faire appel à des documents variés : écrits, sources iconographiques, objets, sites de production, enquêtes à caractère ethnographiques, mais aussi, relevés, analyses physico-chimiques, reconstruction ou reconstitutions de procédés, etc. (Bret et al., 2000, Corcy et al., 2002, Ravier-Mazzocco, 2012, Dillmann & L’Héritier, 2016).
L’un des enjeux de ce workshop est de réfléchir aux acteurs à l’origine de la constitution de fonds documentaires et aux tris opérés par ces derniers. Il s’agit de mettre en lumière les conditions de collecte, de tri, de classement, de circulation et de conservation des sources.
Pour quelles raisons les traces des activités techniques sont-elles conservées ? Pour quelles raisons sont-elles écartées, vouées à l’oubli et à la destruction ? Quelles sources sont privilégiées ? Dans quels lieux ? Pour quels publics sont constituées les collections (praticiens, amateurs, profanes) ? Quelles idées, quelles idéologies, quelles politiques sous-tendent ces choix ?
A ce jour, les archives des grandes administrations et des grandes institutions (académies et musées relatifs aux sciences et aux techniques, institutions liées à l’activité inventive, musées du travail, grandes entreprises) ont fait l’objet d’études serrées. Mais quantité de collections issues d’institutions ou d’initiatives privées restent mal connues ou inexplorées (pour la France, voir par exemple le Réseau des musées et collections techniques, REMUT, les archives des sociétés savantes, etc.).
On sera donc particulièrement attentifs :

  • aux corpus mal connus ou inexplorés ;
  • au rôle des praticiens/praticiennes (artisans, ouvriers, industriels), des usagers, des amateurs ;
  • au rôle des communautés de praticiens/praticiennes (associations ouvrières, sociétés compagnonniques, etc.) ;
  • aux dynamiques territoriales.

Par là, le workshop ambitionne d’éclairer la contribution des « techniciens » (évoquée par Lucien Febvre dès 1935) ainsi que celle des amateurs à la construction des savoirs techniques et à leur patrimonialisation.

 

PROGRAMME

Introduction. Valérie Nègre (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne)

Session 1. Diversité des acteurs

- De la collection de cartes postales à l’étude du patrimoine maritime : parcours d’un collectionneur, chercheur et conservateur, François Beaudouin (1920-2013). Léa Surrel (Musée national de la Marine), Eric Rieth (Directeur de recherche émérite au CNRS, Musée national de la Marine).
- Ciencias y técnicas en el Museo maritimo de Asturias. José Ramón Garcia Lopez (Director del Museo Marítimo de Asturias, Luanco, Espagne).
- Une collection privée contemporaine de dessins de compagnons. Jean-Michel Mathoniere (Chercheur indépendant).
- Ce récurrent mal d’archive en Argentine : les archives de l’entreprise Bunge & Born (1884-1950). Juan Araujo (Masterant, Erasmus Mundus TPTI).
- Le fonds Carlhian au Getty Research Institute. Les archives d’entreprises et la décoration intérieure. Pour une histoire matérielle de l’architecture. Juan Pablo Pekarek (Doctorant, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, IHMC).

Session 2. Les sources inédites des techniques

- Pour une étude de la charronnerie à l'époque romaine : corpora de sources et aspects méthodologiques. Michel Molin (Professeur émérite d'Histoire romaine, Université Sorbonne Paris Nord, Laboratoire Pléiade UR7338).
- Les archives des sciences et des techniques dans les fonds anciens des Archives nationales, Moyen Âge, Ancien régime. Maia Pirat (Chargée d’Études documentaires, Archives nationales).
- Dessiner l’orfèvrerie, les archives graphiques des ateliers Lapparra. Clara Villani (Doctorante, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, IHMC).
- Écrire le savoir-faire des indiennes : les coloristes et leurs cahiers. Camille Mommessin (Masterante Histoire et civilisations, Faculté des sciences historiques de l’Université de Strasbourg).

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